Les potentialités de la commune

Les secteurs de production concernent essentiellement l’agriculture, l’élevage, l’environnement, le commerce, l’artisanat, le tourisme et l’hôtellerie, la chasse et la pêche, les mines et sites aurifères.

Agriculture

Facteurs de production

La commune dispose de terres cultivables et d’un potentiel aménageable estimé à plus de 120 ha. A cela s’ajoutent 67,35 hectares de périmètres irrigués (cf. tableau ci-dessous). Ces périmètres irrigués sont de type californien, semi-Californien et goutte à goutte. On y produit principalement de l’ognon, de la tomate, de l’aubergine, du maïs et des fruits.

Tableau 7 : Caractéristiques des périmètres irrigués de la commune

Nom du périmètre Année de réalisation Superficie totale (ha) Nombre d’exploitants Superficie exploitée (ha)
Hommes Femmes Hommes Femmes
Comatou 1981 10 79 21 7,9 2,1
OCADES1 2009 09 109 73 5,4 3,6
OCADES2 2014 06 61 60 3,05 2,95
Diocèse 10 Diocèse de Kaya
Paroisse 2011 03 CFC
CFC 1980 07 28 08    
Relwendé 2012 2,35 05 56 0,35 02
Kamnogo 2004 20 120 68 15 05

Source : ZAT de Tougouri, juillet 2021

 

Le non aménagement des bas-fonds, le tarissement rapide des cours d’eau et des puits maraichers réduisent les capacités de productions maraichères. Par conséquent, l’aménagement des bas-fonds existants devrait améliorer la production maraichère et le revenu des producteurs et par ricochet améliorer les recettes communales. Aussi, l’aménagement des bas-fonds pourrait produire des activités pour les jeunes en quête d’emploi et par conséquent, contribuer à résoudre le problème du chômage des jeunes ruraux notamment en saison sèche.

Productions agricoles

Les productions agricoles sont constituées des cultures vivrières (sorgho, mil, maïs), des cultures de rente (niébé, arachide, voandzou, patate, pastèque) et des productions maraichères (ognon, tomate, aubergine locale, aubergine violette, piment).

De façon globale, les productions évoluent au rythme de la pluviométrie qui varie d’une saison à l’autre. En plus des aléas naturels, la commune fait face à une situation sécuritaire difficile marqué par des attaques terroristes à répétition ayant occasionné un flux massif de la population. Cette situation impacte énormément sur les productions agricoles depuis la campagne 2018/2019.

Tableau 8 : Evolution des superficies et des productions agricoles céréalières de 2010 à 2014

Spéculations 2015/2016 2016/2017 2017/2018 2018/2019 2019/2020
Sup (ha) Prod (t) Rdt (t/ha) Sup (ha) Prod (t) Rdt (t/ha) Sup (ha) Prod (t) Rdt (t/ha) Sup (ha) Prod (t) Rdt (t/ha) Sup (ha) Prod (t) Rdt (t/ha)
Mil 12 200 6 100 0,5 12 200 8 540 0,7 10 200 6540 0,6 11 200 15 680 1,4 18 30,0 14 048 0,8
Sorgho 16 300 4 890 0,3 16 300 13 040 0,8 12 300 9 040 0,7 19 600 7 840 0,4 10 50,0 6 728 0,7
Maïs 2 300 345 0,2 2 500 2 500 1,0 1 500 100 0,1 4 300 4 300 1,0 5 200,0 5 200 1,0
Riz 140 100 0,7 190,0 465 2,4 175 350 2,0 325 550 1,7 460,0 710 1,5
Total 30 940 11 435   31 190 24 545   24 175 16 030   35 425 28 370   34 740 26 685  

Source : ZAT de Tougouri, avril 2021

 

L’accroissement de la superficie des productions céréalières a pour conséquence une dégradation continue du couvert végétal. Ce qui à terme compromettra sérieusement cette source de revenu des populations. Pour une durabilité d’une manière générale de la production agricole, la pratique de techniques agricoles modernes est à encourager.

Tableau 9 : Evolution des superficies et des productions agricoles de rente de 2015/2016 à 2019/2020

Spéculations 2015/2016 2016/2017 2017/2018 2018/2019 2019/2020
Sup (ha) Prod (t) Rdt (t/ha) Sup (ha) Prod (t) Rdt (t/ha) Sup (ha) Prod (t) Rdt (t/ha) Sup (ha) Prod (t) Rdt (t/ha) Sup (ha) Prod (t) Rdt (t/ha)
Niébé 1 700 850 0,5 1 700 1 020 0,6 1 500 900 0,6 2 500 1 500 0,6 2 700 1 620 0,6
Arachide 4 100 1 230 0,3 4 100 2 460 0,6 4 000 2 400 0,6 3 000 1 800 0,6 3 200 1 920 0,6
Sésame 100 30 0,3 100 50 0,5 100 50 0,5 500 250 0,5 550 275 0,5
Vouandzou 3 300 990 0,3 3 300 16 500 5,0 3 000 1 500 0,5 3 000 15 000 5,0 1 000 2 500 2,5
Patate ND ND ND 50 750 15,0 50 750 15,0 70 700 10,0 75 750 10,0
Pastèque 800 1 200 1,5 600 3 000 5,0 600 30 000 50,0 300 3 000 10,0 350 400 1,1
Total 10 000 4 300   9 850 23 780   9 250 35 600   9 370 22 250   7 875 7 465  

Source : ZAT de Tougouri, avril 2021

 

 

Les superficies emblavées en cultures maraichères sont passées de 160 ha en 2015/2016 à plus de 200 ha en 2019/2020. Les principales spéculations sont l’oignon, la tomate, l’aubergine, le chou et le piment.

Tableau 10 : Evolution des superficies (ha) et des productions maraichères (t) de 2015/2016 à 2019/2020

Spéculations 2015/2016 2016/2017 2017/2018 2018/2019 2019/2020
Sup Prod Sup Prod Sup Prod Sup Prod Sup Prod
Oignon bulbes 39 975 48 1 158 72 691 56 499 71 679
Oignon graines 10 5 15 7 14 9 8 4 31 449
Tomate 106 2 120 96 1 920 104 1 488 92 1 374 89 1 285
Chou 7 175 3 75 13 51 17 135 36 102
Aubergine violette 3 60 5 100 2 23 17 248 8 120
Aubergine locale 16 320 10 200 11 110 18 270 17 276
Piment 9 180 17 330 17 83 8 11 8 7
Total 190 3 835 193 3 790 232 2 454 215 2 540 260 2 917

Source : ZAT de Tougouri, septembre 2020

 

La commune regorge d’un potentiel en matière de culture fruitière. Les principales espèces concernent le palmier dattier et la pomme du Sahel (obtenu par greffage du karité et du jujubier) ainsi que les vergers de mangues dans le village de Taffogo.

De façon globale, l’agriculture reste exposée aux effets du changement climatique. Cinq (05) grands facteurs climatiques influencent ainsi la productivité agricole selon les modèles de prévisions climatiques. Ils lessivent les sols et les rendent pauvres. Il s’agit :

  • du changement du régime des précipitations ;
  • de l’accès aux eaux de surface pérennes qui pourrait être particulièrement fragilisé ;
  • de la fertilisation carbonique qui améliore la consommation de l’eau par les racines de certaines plantes ;
  • de la variabilité des conditions climatiques ;
  • des écoulements des eaux de surface.

Afin de faire face aux effets des changements climatiques, des bonnes pratiques et stratégies d’adaptation ont été développées par les producteurs (GWI, 2010). Les stratégies d’adaptation vont des pratiques visant l’accroissement de la production à l’adaptation phytoclimatique des cultures. Cela se traduit sur le terrain par l’utilisation de techniques et de systèmes améliorés de production tout ceci couplé aux techniques traditionnelles endogènes.

Dans le domaine de l’agroforesterie, les technologies utilisées sont les diguettes anti érosives, les fossés anti érosifs, le zaï, l’utilisation de fumure organique issue de la litière et détritus ménagers ainsi que du compost, le parcage des animaux, le paillage des champs et l’aménagement de bas-fonds.

 

Elevage

L’élevage constitue la seconde activité économique de la commune après l’agriculture. La commune dispose de plans d’eau pour l’abreuvement des animaux (barrage de Tougouri, mares, puits et forages), de 12 parcs de vaccination, de deux (02) aires d’abattage et d’un magasin d’intrants à Tougouri. Le pâturage naturel constitué d’espèces ligneuses et herbacées, demeure la principale source d’alimentation du bétail, complété en saison sèche par les Sous-Produits Agroindustriels (SPAI).

Le système extensif est le plus dominant. On distingue deux (02) modes de production que sont :

  • le type agropastoral à dominance pastorale où l’alimentation est essentiellement basée sur l’exploitation du pâturage naturel. Le complément alimentaire est assuré par les Sous-Produits Agroindustriels (SPAI). La transhumance commence en début de saison sèche avec l’exploitation des pâturages post-culturaux et autres pâturages et cela jusqu’à la saison pluvieuse ;
  • le type agro pastoral à dominance agricole qui est pratiqué par les agro-pasteurs. Il concerne surtout les petits ruminants, les volailles et les bovins. Les bovins dans ce mode ont un effectif beaucoup plus réduit.

L’embouche bovine et ovine se développe car elle reste une source de revenus non négligeable. L’activité est également pratiquée par les femmes qui bénéficient de l’appui de partenaires techniques et financiers tels que les projets/programmes et ONG/Associations de développement.

Le cheptel est composé de bovins, d’ovin, de caprins, de porcins, d’asins et de volaille comme le montre le tableau ci-dessous.

Tableau 11 : Evolution des effectifs du cheptel de 2011 à 2020

Espèce 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Bovins 29138 29762 30357 30965 31.584 32.215 32859 33516 34186 34869
Ovins 43187 44483 45817 47192 48.607 50.752 52275 53843 55458 57121
Caprins 55572 57240 58957 60658 62457 64.050 65971 67950 69988 72087
Equins 384 357 360 364 368 371 378 386 393 401
Asins 2571 2622 2674 2728 2783 2654 2707 2761 2816 2872
Porcins 1108 1130 1153 1176 1199 1031 1052 1073 1094 1116
Poules 116215 119686 123276 126975 130781 116.897 120.404 124016 127737 131569
Pintades 11996 12367 12750 13144 13551 13970 14389 14821 15265 15723

Source : Rapport statistique 2016-2020 ; ZATE Tougouri

 

Au niveau de la santé animale, l’existence de 12 parcs de vaccination permet au service en charge des ressources animales de réaliser des opérations de vaccination. Toutefois, on note la prévalence des pathologies animales telles les parasitoses internes et externes, la trypanosomiase africaine, la pasteurellose bovine, caprine et ovine ainsi que la maladie de Newcastle et la variole aviaire. Ces pathologies constituent une difficulté en matière de production animale.

Pour la commercialisation du bétail sur pied, la commune dispose d’un nouveau marché à bétail qui est accessible et respecte les normes. Cependant, les acteurs de la filière bétail sont peu organisés, ce qui entrave le développement du sous-secteur et par conséquent réduit la capacité et le niveau de recouvrement des taxes communales. Les recettes communales issues de ce secteur pourraient permettre de financer la réalisation des infrastructures marchandes comme d’autres marchés à bétail.

 

Gestion des ressources naturelles

On constate ces dernières années, une exploitation anarchique de la forêt sans respect des normes ou des permis délivrés par les services techniques. Ce phénomène s’est aggravé avec la présence massive des déplacés internes qui sont sans ressources. Des actions ont été entreprises et d’autres sont en réflexion pour préserver le reste du couvert végétal.

La pêche est une activité de grande importance économique pour la commune, malgré que le barrage de Tougouri soit l’unique lieu de pêche en toute saison.

Les services en charge de l’environnement éprouvent d’énormes difficultés pour le suivi, le contrôle et l’encadrement des producteurs. Il s’agit essentiellement de l’insuffisance de moyens matériels et financiers pour mener les activités de sensibilisation. Ces actions sont pourtant nécessaires pour atténuer les effets des pratiques néfastes tels que la coupe abusive du bois vert, les défrichements anarchiques, les feux de brousse et le déversement du cyanure dans la nature.

 

Artisanat

Le domaine de l’artisanat concerne la couture, la soudure, la mécanique, le tissage, la teinture, la forge, la bijouterie, la maçonnerie, la menuiserie, etc. La demande en produits artisanaux locaux est très faible. Cependant, l’accès au crédit est subordonné par la constitution d’une garantie qui n’est pas toujours aisée pour la plupart des demandeurs. Les outils et moyens de travail utilisés par la plupart des artisans sont de types traditionnels. Néanmoins, il existe à Tougouri un centre de formation artisanale qui s’évertue à donner les rudiments nécessaires aux jeunes issus notamment des sites d’orpaillage aux métiers de couture, de soudure, de maçonnerie et de mécanique. En outre, un partenaire dénommé Expertise France est en train de mettre en place un centre moderne en formation des jeunes dans divers domaines. Ce partenariat est surtout motivé par le flux massif des personnes déplacées internes créant par la même occasion des désœuvrés.

Le secteur de l’artisanat est confronté à un certain nombre de contraintes notamment le manque de formation. Toutefois, Tougouri dispose d’un centre de formation de métiers, mais la capacité d’accueil est limitée. Ce centre a besoin d’un financement pour augmenter sa capacité d’accueil et de production.

 

Orpaillage

Il existe plusieurs sites aurifères mais de types artisanaux et non encadrés. Il s’agit notamment des sites de Gompelgo, Taonsgho, Tougouri, Satembila, Bagmaskierga, Taffogo, Ouattinapam, Gargo et de Dabossomnoré. Cette exploitation procure des revenus aux populations. En outre, l’orpaillage, tel que pratiqué a un impact négatif sur la santé de la population et surtout sur l’environnement par la manipulation et l’usage de produits toxiques (cyanure…). Les contraintes liées à l’orpaillage sont essentiellement l’utilisation de produits toxiques qui polluent l’environnement, la déscolarisation et les conflits fonciers.

Malgré l’inexistence de statistiques, on retient que beaucoup d’enfants sont présents sur ces sites d’orpaillage en tant qu’orpailleurs, vendeurs ambulants, ou en compagnie de leurs parents qui y travaillent. Cette situation les expose à toutes formes de violences.

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